La révision de cette loi organique importante, qui débouchera, en aval, sur la reconfiguration du paysage politique national, en prévision des prochaines élections législatives et locales, fait partie des 54 engagements électoraux pris par le Président Tebboune, lors de la campagne électorale pour la présidentielle du 12 décembre 2019.
En prévision du référendum prévu le 1er novembre prochain, le président de la République Abdelmadjid Tebboune, a procédé, le 19 septembre dernier, au siège de la présidence de la République, à l’installation de la commission nationale en charge de la réforme de la loi organique relative au mode électoral. Cette commission peut recourir aux compétences scientifiques et aux avis des partis politiques et de la société civile. Elle est composée entre autres, d’universitaires issus des facultés de droit d’Alger, d’Oran, Constantine, Sétif, Tizi-Ouzou, Tlemcen, Sidi Bel Abbès et des cadres du ministère de l’Intérieur. Elle devrait faire des proposions de révision de la loi organique définissant le mode électoral, en l’adaptant aux dispositions de la nouvelle Constitution sur laquelle les Algériens sont appelés à se prononcer, à l’occasion du référendum prévu le 1er novembre prochain. A cette occasion, le président de la République a donné des orientations aux membres de la commission nationale concernant leurs missions, mettant l’accent sur « la définition de normes électorales transparentes qui consacrent une rupture totale avec les mauvaises pratiques du passé, en interdisant le système des quotas dans la répartition des sièges et l’achat des consciences et en séparant argent et politique, en tant que conditions indispensables pour la moralisation de la vie politique et la garantie d’élections reflétant réellement la volonté populaire, ce qui donnera naissance à des institutions démocratiques, intègres, crédibles, de niveau, ouvertes aux jeunes notamment les universitaires et à la société civile ». Le Président Tebboune a rappelé s’être « engagé lors de la campagne électorale à ce que l’Etat prenne en charge le financement de la campagne électorale des jeunes candidats, pour qu’ils ne tombent pas en proie à l’argent sale ou d’origine douteuse ». Pour le président de la République, « les nouvelles normes doivent allier, dans la mesure du possible, compétence et expérience des candidats, notamment dans les grande villes. De même, tout citoyen ou citoyenne jouissant de ses droits politiques et civiques ne saurait être empêché de se porter candidat, pour des raisons politiques, et ce en vue de garantir l’égalité des chances pour tous à la candidature ainsi que l’émancipation sociale et politique ». Il est à savoir que, c’est le Pr Laraba, qui a déjà piloté la commission de révision de la Constitution qui préside cette commission dont le porte-parole sera Walid Lagoune. Rappelons que, la révision de cette loi organique importante, qui débouchera, en aval, sur la reconfiguration du paysage politique national, en prévision des prochaines élections législatives et locales, fait partie des 54 engagements électoraux pris par le Président Tebboune, lors de la campagne électorale pour la présidentielle du 12 décembre 2019. Enfin, la cérémonie d’installation s’est déroulée en présence du Premier ministre, du directeur de cabinet de la présidence de la République, du ministre de l’Intérieur, des Collectivités locales et de l’Aménagement du territoire, du ministre-conseiller à la communication, porte-parole officiel de la présidence de la République et du conseiller auprès du président de la République, chargé des Affaires juridiques et judiciaires.
« Des législatives après le référendum »
En marge de sa traditionnelle rencontre avec des directeurs de quotidiens nationaux, le président Abdelmadjid Tebboune n’a pas écarté la possibilité d’organiser des élections législatives anticipées avant la fin de l’année en cours. « Après le référendum sur la Constitution, en souhaitant que les citoyens votent pour le projet, nous irons directement à la préparation des élections (législatives). D’abord, la loi cadre portant régime électoral sera présentée au Parlement. La commission mise en place pour la réviser a un délai d’un mois pour préparer le projet. On passe ensuite à l’opération électorale. Si on peut, on sortira avant la fin de l’année avec une institution élue sous une nouvelle forme. Tout dépend des conditions», a annoncé le chef de l’Etat, lors d’un entretien avec la presse, diffusé dimanche 20 septembre par l’ENTV et les chaînes privées de télévision. Le premier magistrat du pays qui s’est engagé à satisfaire les revendications nées des marches populaires du 22 février 2019 a réitéré sa déclaration. «L’intérêt suprême du peuple et du pays doit primer, pour le reste, c’est une question d’adaptation», a-t-il assuré tout en soulignant qu’il fallait «sortir avec des institutions élues qui manquent de crédibilité, après tout ce qui a été fait jusqu’à présent, c’est comme si, nous n’avions rien fait» indiquant que la nouvelle Constitution soumise à référendum le 1er novembre 2020 accouchera d’une représentation qui sera «réelle à travers cette Constitution qui offrira de larges prérogatives aux élus». La révision constitutionnelle soumise à référendum le 1er novembre prochain préservera le caractère social de l’Etat, a assuré le président Tebboune. Quant à la Banque d’Algérie, elle tient désormais son nouveau gouverneur, poste resté vacant depuis le dernier remaniement, en juin: il a pour nom Rosthom Fadhli. J’ai «signé la semaine dernière le décret portant nomination de M. Rosthom Fadhli au poste de gouverneur de la Banque d’Algérie» a révélé Abdelmadjid Tebboune. Interrogé sur les enquêtes qu’il a commandée récemment sur les coupures d’internet, les feux de forêt et la mauvaise distribution de l’eau, le chef de l’Etat a répondu : « Les enquêtes me permettent de savoir ce qui se passe dans le pays. Je ne vais pas rester enfermé dans une tour d’ivoire en pensant que tout va bien, comme la femme qui, emportée par les eaux de l’oued, évoque la fraîcheur !». Il a expliqué ses interventions parfois dans les domaines de compétence relevant des ministres par la nécessité de respecter les engagements électoraux qu’il a fait et par l’inexpérience de certains cadres de l’Etat qui négligent des aspects importants à prendre en charge rapidement.
Y. M.