Première entreprise qui a adopté une démarche de responsabilité sociale en Algérie, Sonatrach ne se limite pas pour autant aux préoccupations sociales et environnementales de ses activités, elle a aussi intégré les besoins sociaux et économiques des populations défavorisées. Cette spécificité s’explique en grande partie par les moyens financiers dont dispose l’entreprise. Ainsi, dans le cadre du nouveau modèle de développement, les grandes entreprises ont été les premiers acteurs à intégrer des mesures en faveur du développement durable. C’est le cas d’ailleurs de Sonatarch qui vient de signer plusieurs contrats avec des entreprises nationales, ce qui va assurer leur pérennité, mais également contribuer à la création de la richesse et de l’emploi. Une grande partie de ces mesures est entreprise dans le cadre de la responsabilité sociale des entreprises. Cette démarche est perçue par certains experts non seulement comme une façon de préserver l’environnement dans lequel l’entreprise exerce ses activités mais aussi un levier de croissance économique.
Par Yahia MAOUCHI
Ainsi, pour aider les entreprises nationales et locales, à mieux faire face à la crise économique engendrée par la pandémie de la Covid-19, et dans le cadre d’un projet de développement des gisements de l’ouest de l’Algérie, la société d’Etat des hydrocarbures (Sonatrach) a octroyé d’importants contrats de services gaziers à des entreprises locales, parmi lesquelles certaines de ses filiales. D’une valeur de 518 millions de dollars, ils couvriront la construction de réseaux de collecteurs, l’installation de systèmes de sécurité pour la production, la fourniture, l’installation et la mise en services de systèmes de protection dans l’ouest du pays. Ainsi, un consortium composé d’ENGCB, de SARPI, d’ENGTP, d’ENAC, de Kanaghaz et de Cosider Pipelines s’est vu attribuer la construction de plus de 700 km de réseaux de collecte et de lignes de transport pour des champs gaziers dans le sud-ouest. Ce projet permettra d’assurer une production de gaz estimée à 11 millions de m3 par jour. Un contrat relatif à l’amélioration de la production du champ de Touat a été également signé avec le Groupe Sarpi/Safir, et permettra, d’ici 2022, d’alimenter la raffinerie d’Adrar avec une production de 6000 barils par jour de pétrole brut. Concernant la mise en conformité des systèmes de détection-extinction et des réseaux de prévention des incendies sur les installations de transport de la zone d’Arzew, un autre contrat a été signé avec l’entreprise publique Cosider Canalisations. En outre, un accord a été conclu entre le groupe Sonatrach et la société ENAC pour la fourniture, l’installation et la mise en service de nouveaux systèmes de protection cathodique pour la surface du pipeline Hassi R’Mel-Arzew. « Vu l’importance de ce projet, nous l’avons scindé en plusieurs parties pour gagner du temps. L’autre objectif est d’assurer un plan de chargement au profit des filiales de la Sonatrach et des entreprises algériennes, surtout après le contexte créé par la crise sanitaire », a indiqué Tawfik Hakkar, P-DG de l’entreprise, lors d’un point de presse en marge de la cérémonie de signature des accords. Ces projets pourraient générer près de 3 000 emplois. La conclusion de ces contrats vient ainsi réaffirmer la volonté de Sonatrach qui vise à promouvoir le contenu local dans le développement de ses activités. Rappelons, par ailleurs, que dans le cadre de la rationalisation énergétique, Sonatrach a renouvelé son accord avec l’Agence nationale pour la promotion et la rationalisation des usages de l’énergie (Aprue). Un accord qui s’étalera sur une période de trois ans. Il faut souligner que l’un des principaux axes de cet accord prévoit la mise en place d’un vaste programme de sensibilisation contre la consommation d’énergie irrationnelle. En outre, il s’agit de mettre en œuvre les normes internationales dans le domaine de l’emploi et de les contrôler au niveau de l’institution, afin d’obtenir des gains économiques et de rationaliser les dépenses dans le domaine de l’utilisation de l’énergie. L’accord vise également à définir le cadre de référence pour la réalisation des services d’audit, de formation et de sensibilisation et à consacrer les principes d’efficacité énergétique. Par ailleurs, sur le plan coopération, le leader mondial de la technologie et des équipements de gaz naturel liquéfié (GNL), l’américain Air Products (AP) a fait état récemment de la fourniture de quatre de ses principaux échangeurs thermiques (ou de chaleur) cryogéniques (MCHE) pour l’installation de l’unité de production du Complexe de liquéfaction de gaz (GL1Z) à Arzew (Oran). « Les quatre échangeurs thermiques auront chacun une capacité de production de 1,3 million de tonnes par an et remplaceront quatre anciens échangeurs de chaleur fournis par Air Products à la fin des années 1970, qui comptent parmi les MCHE les plus anciennes au monde », a précisé AP dans un communiqué sur son site web. Ces équipements seront installés au cœur du procédé exclusif de liquéfaction de réfrigérant mixte pré-refroidi au propane (AP-C3MR) dans l’installation à trains multiples, a-t-on ajouté. Les nouveaux échangeurs incorporeront « les dernières avancées en matière de conception et de fabrication » qui ont été développées par Air Products au cours des quatre dernières décennies, selon cette source. A ce sujet, le P-DG de Sonatrach, Toufik Hakkar, cité dans le même texte, a fait remarquer que « la fourniture, l’installation, la supervision et la mise en service par Air Products des quatre MCHE s’inscrivent dans le cadre du projet de Sonatrach de réaménager ses usines de GNL construites dans les années 1970 ». « Ce projet contribuera à réduire les coûts de maintenance, à réduire les taux de consommation de gaz et à maintenir la production de gaz GNL à l’usine GL1Z », a-t-il dit, exprimant sa « confiance » dans l’expertise et la capacité d’Air Products « en tant que fournisseur traditionnel de la technologie Sonatrach LNG et en tant que partenaire de l’industrie gazière pour gérer le contrat d’une manière qui corresponde à notre plan ».
Une entreprise citoyenne par les actes
Il convient de rappeler qu’en septembre 2018 Sonatrach s’est engagée à créer une structure de suivi et d’accompagnement des entreprises nationales (publiques et privées) afin d’accélérer l’intégration et la participation de ces dernières dans le développement du groupe pétro-gazier. Par ailleurs, en application de la politique de la responsabilité sociétale appliquée, Sonatrach, première entreprise du continent africain, opère en permanence à travers sa filiale Tassili Airlines et ce en évacuant les patients des zones isolées vers les grandes villes voisines pour subir des opérations délicates. Aussi, un réseau d’évacuation sanitaire des personnes atteintes de maladies graves, dont le cancer, des zones enclavées vers les grands pôles hospitaliers par voie aérienne a été mis en place grâce aux efforts consentis des responsables de Sonatrach et de la compagnie Tassili Airlines, filiale du groupe Sonatrach. Dans ce cadre, tous les moyens humains et matériels ont été mobilisés dont un équipage dévoué à ce genre de travail d’évacuation de personnes malades et aux besoins très particuliers ainsi qu’une flotte composée d’aéronefs médicalisés. Ce service de transport est adapté aux circonstances des habitants des régions enclavées notamment du sud du pays qui d’ailleurs éprouvent beaucoup de difficultés à effectuer le transport de leur malades vers les centres hospitalo-universitaires qui disposent des moyens adéquats pour intervenir selon le degré des urgences.
Y. M.