L’exploration, c’est le pilier principal d’une compagnie pétrolière pour maintenir sa position dans le marché et renouveler ses réserves. Les grands axes de la Division Exploration sont la mobilisation rapide des ressources autour des bassins matures, l’équilibrage de l’effort entre le bassin mature et les bassins frontières à moyen terme et le déverrouillage du potentiel des bassins frontières à long terme.
Par Yahia MAOUCHI
Sonatrach est organisée en plusieurs activités. La Division Exploration appartient à l’activité EP, au même titre que d’autres Divisions (Forage, Production, Petroleum Engineering et Développement, Associations, Laboratoires). La Division Exploration compte 1500 employés, localisés sur les sites suivants : une unité au niveau de Oued Smar, une à Boumerdès composée de 13 Directions, et une troisième à Hassi Messaoud, qui suit les opérations sur le terrain, grâce aux 550 employés, qui sont les yeux de la Division Exploration sur ses chantiers. Des directions qui s’occupent de l’exploration dans quatre Assets géographiques, en l’occurrence, Asset est, Asset ouest, Assetnord, et centre, en plus d’une Asset en partenariat qui est une direction qui s’occupe des contrats en association.
La Division Exploration dispose également d’une Direction Etudes et Synthèse, qualifiée par son directeur de « cerveau de la Division ». « C’est cette direction qui nous oriente vers les bassins dans lesquels nous devons faire de l’exploration, qui évalue les découvertes que nous avons réalisées, et si nous sommes sur le bon chemin en termes d’étude. C’estelle qui recommande aux Assets d’effectuer différentes études. Bref, je dirais que c’est le cerveau de la division exploration. Il y a une autre direction, la data management, que je considère comme étant la colonne vertébrale de cette division. C’est une direction qui gère, maintient et préserve tout le patrimoine data de l’exploration et des autres divisions aussi. En plus, d’un centre de traitement des données acquises sur le terrain », tient à nous préciser, RabieBadji, directeur de la Division exploration. Il est à rappeler également que la Division exploration dispose d’autres directions telles que la direction ressources humaines, la gestion du personnel, la direction finance, la planification et logistique. Toutefois, les principales directions techniques de la divisionsont les quatre Assets géographique, Asset en partenariat, direction étude et synthèse, direction data management, et la direction planification, qui sont plus techniques que fonctionnelles. « Chaque semaine, nous tenons une réunion de coordination où nous prenons des décisions sur toutes les opérations réalisées sur le terrain », affirme notre interlocuteur. Et d’ajouter qu’en termes d’activité, la Division exploration est l’amont de l’amont. « C’est le premier maillon de la chaine hydrocarbures classique. Et pour cause, si nous ne faisons pas de découvertes, nous risquons de disparaitre sur le marché. L’exploration est une sorte de pilier d’une compagnie pétrolière. C’est le pilier principal qui permet à une compagnie pétrolière de maintenir sa position dans le marché, de renouveler ses réserves, et d’assurer la pérennité de l’Entreprise » rappelle M. Badji. Par ailleurs, il convient de savoir que l’une des missions principales de la Division exploration, c’est d’explorer tout le domaine minier algérien. A cet effet, il faut explorer subsurface et renouveler les réserves pour pérenniser l’activité hydrocarbure, pour assurer la rente pour l’Etat, tout en respectant les budgets alloués à cette activité, mais également les normes et les standards HSE, et ceux édictés par Alnaft, en termes de réglementation du contrat. Mais il faut également respecter, les différentes dispositions contractuelles édictées par l’Etat qui est le propriétaire du domaine minier. La Division Exploration procède également à l’évaluation des opportunités à l’international et assure l’accompagnement des différentes branches de Sipex.
Le premier maillon de la chaine hydrocarbure
Bref, l’exploration, c’est le premier maillon de la chaine hydrocarbure. Elle explore tout le domaine minier algérien, renouvelle les réserves et supporte Sonatrach dans le maintien de sa base de réserve hydrocarbure, que ce soit gaz, huile, GPL ou condensat. « Une fois la découverte faite, la division PED assure le développement d’un gisement puis passe à la production, à travers des installations surfaces, le transport, la commercialisation, le raffinage, et la transformation. L’exploration c’est un métier où nous devons jumeler entre la science et l’opérationnel. Nous nous ne pouvons pas faire de l’exploration sans la science, et sans la mobilisation d’importants capitaux. L’exploration ce n’est pas un métier routinier, mains plutôt un métier noble, très risqué, où nous nous sommes sur le qui-vive quotidiennement. Une fois le résultat est là, ça nous réconforte. Le lendemain, on reprend avec le même stress, les mêmes objectifs : découvrir des hydrocarbures », se réjouit M. Badji. En somme, la Division exploration demeure le cheval de bataille de l’Etat concernant le renouvellement de réserves des hydrocarbures en Algérie. Il est à savoir que l’exploration est née juste après la naissance de Sonatrach. En termes d’activité, l’exploration a fait beaucoup de découvertes, depuis les années 1960. « Nous avons également foré des puits, réalisé des études sismiques et couvert pratiquement tout le domaine minier algérien par des études, et nous continuons à le faire pour renouveler les réserves. En outre, notre stratégie est de découvrir plus à moindre coût, mais il faut être également au diapason des nouvelles technologies qui changent souvent », prône notre interlocuteur. L’exploration demeure le premier maillon de la chaine hydrocarbure. Une exploration forte est synonyme d’une compagnie pétrolière forte.
Le maillon principal et incontournable de Sonatrach
La valeur d’une compagnie pétrolière se mesure à l’aune des réserves qu’elle détient au-dessous de la surface. L’exploration, c’est un pilier important pour la chaine hydrocarbure pour Sonatrach et le pays. « Notrerôle principal est d’assurer la pérennité de Sonatrach, ainsi que la base des réserves du pays, pour vendre, assurer une rente, satisfaire les besoins du marché national, mais aussi satisfaire les besoins en termes de contrats signés avec nos partenaires. Nous devons fournir du gaz pour l’Europe, faire fonctionner nos usines et assurer la rente, rappelle le directeur. La priorité principale à court, moyen et long terme de la Division exploration, c’est de découvrir des hydrocarbures dans les bassins frontières y compris l’offshore et de démontrer que les bassins frontières algériens recèlent des hydrocarbures. Cet objectif doit passer par, la science, la formation, la maîtrise, l’exécution et la performance opérationnelle. « Si nous arrivons à conjuguer tous ces éléments, nous réussirons. Nous avons également une ressource humaine jeune qui ne demande qu’à se sacrifier. Avec tous ces atouts, nous devons développer cet axe, pour démontrer dans 5 à 6ans, qu’il y a des hydrocarbures dans le nord de l’Algérie, en offshore, et dans les bassins frontières tels que celui de Tindouf, pour alimenter non seulement les villes en termes de gaz, mais aussi faire fonctionner les projets structurants de l’Etat, tels que celui de Gara Djebilet», insiste le premier responsable de la Division exploration. Par ailleurs, pour les projets et les objectifs à moyen terme, la Division exploration travaille pour équilibrer entre l’effort consenti dans les bassins matures, tels que Berkine, Hassi Messaoud, Illizi…, et l’effort dans les bassins frontières. A court terme, l’objectif est de continuer à faire de l’exploration dans les bassins matures, autour de Hassi Messaoud, Hassi R’Mel, Illizi, qui n’ont pas encore dit leur dernier mot. « Il y a toujours des hydrocarbures autour de ces gisements qu’il faut explorer, évaluer et produire », poursuit notre interlocuteur. En somme, les grands axes de la division explorationsont la mobilisation rapide des ressources autour des bassins matures, équilibrer l’effort entre le bassin mature et les bassins frontières à moyen terme et déverrouiller le potentiel des bassins frontières à long terme. « Dans 10 ans, nous devons statuer sur le potentiel des différents bassins qui s’étalent sur 1,5 million de kilomètres carrés du domaine minier algérien. Il faut aussi s’appuyer sur le partenariat qui est un axe stratégique de l’entreprise, sachant que toutes les compagnies font appel au partenariat. Les meilleurs résultats de Sonatrach ont été réalisés avec les partenaires qui peuvent nous apprendre davantage. On doit aller vers le partenariat là où il faut, tout en préservant les intérêts de l’entreprise. Nous devons partager le risque et le savoir-faire, pour assurer la pérennité de l’entreprise, et maintenir ainsi la base de réserve des hydrocarbures de Sonatrach », plaide M. Badji. Enfin, notre interlocuteur espère que la nouvelle loi sur les hydrocarbures permettra de multiplier le nombre de contrats signés avec les différents partenaires. « Le partenariat est un axe sur lequel nous devons travailler sérieusement après la promulgation des textes d’application de la nouvelle loi. Je pense que cette nouvelle loi est attractive et va permettre à Sonatrach et à l’Etat d’attirer plus de partenaires et corriger tout ce qui n’a pas marché dans l’ancienne loi », estime le responsable.
Y. M.