M’hamed Bettache, chef de sûreté de la wilaya d’Alger

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Dans cet entretien exclusif accordé à notre magazine El Djazair.com, le chef de sûreté de la wilaya d’Alger, M’hamed Bettache, revient sur les grands dispositifs pris par la sûreté de la wilaya d’Alger pour lutter contre la criminalité, mais également pour veiller sur le respect des mesures prises pour faire face à la pandémie de la Covid-19.

El-Djazair.com : De prime abord, est-ce difficile d’être à la tête de la sûreté de la wilaya d’Alger ?

M’hamed Bettache : Certes, ce n’est pas facile d’être à la tête d’une grande sûreté telle que celle d’Alger, mais il faut avoir de la volonté et de l’engagement. Mon objectif est de semer le sentiment de sécurité chez nos citoyens, que ce soit chez lui à la maison ou à l’extérieur. Et rien ne  peut se réaliser sans la sécurité. A cet effet, j’incite toujours mes éléments pour assurer une meilleure occupation de terrain, et une intervention rapide et efficace. Pour cela, il faut avoir toujours un bon plan de travail afin d’assurer des interventions en un temps record. Il faut souligner également que le citoyen contribue, par le biais de notre numéro vert, à assurer sa propre sécurité.

El-Djazair.com : Quelles ont été les dispositions prises à l’occasion de la fête de l’Aïd ?

M’hamed Bettache : Il s’agit notamment des dispositions qui rentrent dans le cadre de la lutte contre la propagation de Covid19. Nous avons un dispositif de sécurisation et de prévention sanitaire. A cet effet, nous avons engagé plus de  10 000 policiers, ce dispositif a été renforcé par celui qui existait durant le mois de ramadhan. Mieux encore, l’interdiction de circulation de tous les moyens de transport nous a facilité un peu la tâche, en dépit de quelques difficultés que nous avons pu rencontrer au niveau des quartiers populaires. Notre présence au niveau des quartiers  était salutaire pour briser la chaine de contamination et de propagation de Covid-19.

El-Djazair.com : Quel est le fléau qui pose le plus de problème aux services de sécurité ? 

M’hamed Bettache : Le grand fléau qui nous pose beaucoup de problème, est indubitablement le trafic de stupéfiants, que ce soit consommateur, dealer, ou fournisseur. Malheureusement, la consommation de substances illicites existe même chez les élèves des écoles secondaires et primaires. Pour cela, je dirais que notre cheval de bataille est de lutter contre ce grand fléau. À cet effet, les parents doivent accompagner leurs enfants pendant leur parcours éducatif.

El-Djazair.com : Mais exactement pour lutter contre ce fléau, quels sont les dispositions et les moyens que vous avez mis en place ?

M’hamed Bettache : Comme première disposition, nous avons procédé au renforcement de notre police judiciaire. En plus de notre personnel engagé, nous utilisons des moyens technologiques ultras modernes, pour lutter contre le trafic de stupéfiants. En plus de l’action répressive, nous avons des actions de sensibilisations et de prévention que ce soit à travers les bureaux de formation ou les cellules de communication, et ce, pour permettre à l’opinion publique d’être au courant des sacrifices et des efforts consentis par nos éléments sur le terrain. Cet acte d’abnégation et de courage rentre dans le cadre de l’amour du métier, qui nécessite bien sûr d’avoir avant tout une bonne conscience. Et nous continuerons toujours à honorer notre mission noble et difficile.

El-Djazair.com : Peut-on parler de quartiers difficiles qui échappent parfois au contrôle des services de sécurité ?

M’hamed Bettache : Certes nous enregistrons de temps à autre des bagarres rangées à travers certains quartiers, mais une chose est sûre, nous n’avons pas d’organisations criminelles. Ce sont des actes isolés de certains individus. Il n’y a pas de crime organisé avec son sens organisationnel, avec le triangle des organisations criminelles connues.

El-Djazair.com : Peut-on dire que le taux de criminalité a baissé au niveau de la capitale ?

M’hamed  Bettache : Sur ce point, je vous rassure : le taux de la criminalité à sensiblement baissé au niveau de la capitale. Devant cette situation, nous avons créé une cellule d’analyse pour étudier les causes principales de cette baisse. Auparavant, le service de la police judiciaire enregistre jusqu’à une quarantaine d’affaires uniquement en une seule nuit, que ce soit affaires liées à la consommation de stupéfiants, port d’armes prohibées, tentatives d’agressions…, sans compter les interventions des sûretés de daïras des 13 circonscriptions administratives.

El-Djazair.com : Quelles sont vos appréciations par rapport aux moyens humains et matériels mis à la disposition de vos services ?

M’hamed Bettache : Nous disposons de tous les moyens nécessaires, mais nous travaillons toujours pour l’amélioration de nos moyens ainsi que les conditions de travail de nos éléments. Il y a certaines sûretés urbaines, qui sont aujourd’hui dans le besoin ; la nouvelle ville de Sidi Abdellah, avec une population de 120 000 habitants, nécessite aujourd’hui la création d’autres structures sécuritaires afin de mener notre mission dans de meilleures conditions.

El-Djazair.com : Quelles sont les entraves et les contraintes auxquelles font face vos éléments ?

M’hamed Bettache : Nous avons besoin aujourd’hui de grandes structures pour bien mener notre mission. Il y a également l’autre problème ayant trait aux logements. Certes, beaucoup de nos éléments ont eu leurs logements, en attendant que les autres en bénéficient. Et nous ne lésinons sur aucun moyen afin d’améliorer leurs conditions de travail.

El-Djazair.com : Le numéro vert 15-48 a-t-il permis de serrer les liens entre les citoyens et la police ?

M’hamed Bettache : C’est un numéro qui nous a beaucoup aidés dans notre travail. Nous avons résolu pas mal d’affaires compliquées grâce au  numéro vert 15-48. Il y a des citoyens fidèles qui n’hésitent pas à dénoncer des actes de malveillance en utilisant ce numéro. C’est un moyen très efficace qui ne cesse de donner des résultats très positifs.

El-Djazair.com :Quelle est la force de frappe de vos éléments ?

M’hamed Bettache : Je vous dirais que la motivation c’est l’engagement. Il faut avoir une force mentale pour réussir votre mission. Nous sommes toujours auprès du citoyen. Ainsi, je dirais que notre force de frappe est la proximité. Et étant donné que je suis le premier responsable de la sûreté de wilaya d’Alger, j’essaie toujours d’instaurer cette conception pour sécuriser le citoyen. Nous sommes ici pour sécuriser, instaurer et appliquer les lois et réglementations de la République. Tout cela rentre dans le cadre de la protection des personnes et des biens publics et privés. Bref, notre objectif est de veiller sur la sécurité et la quiétude du citoyen. Certes, nous travaillons également sur les grandes affaires d’envergure, mais notre principale mission est de lutter contre la criminalité notamment urbaine.

El-Djazair.com : Un dernier mot ?

Y. M.

M’hamed Bettache : Les citoyens doivent comprendre que les mesures de confinement instaurées ne sont guère des mesures répressives, mais au contraire, c’est pour leur bien. Nous n’avons pas d’autre choix actuellement. Le confinement est la seule mesure qui existe pour faire face à cette pandémie.

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