Le médicament a toujours constitué une arme redoutable aux mains de ceux qui ont su se doter d’infrastructures de production performantes et de centres de recherches à même de leur permettre d’avancer dans ce domaine stratégique. L’Algérie a, depuis 2001, engagé une politique « volontariste » dans le but de se doter d’unités locales de fabrication de médicaments afin de la substituer à l’importation qui nécessite des enveloppes faramineuses en devises fortes et une dépendance étouffante vis-à-vis des pays producteurs. Possédant cette base assez importante d’unités de fabrication de médicaments, les nouvelles autorités, grâce à la mise en place du nouveau ministère de l’Industrie pharmaceutique, se dirigent vers une étape plus importante qui est la production de médicaments de qualité et de nouvelle génération, destinés non seulement à la satisfaction des besoins nationaux mais aussi à l’exportation.
L’industrie pharmaceutique algérienne, grâce à cette politique d’ouverture, s’est dotée d’une importante infrastructure composée de 97 unités de productions de médicaments réparties à travers 21 wilayas, dont 49 pour la région Centre, 36 pour l’Est et 12 pour l’Ouest.
Ces unités de production ont permis de couvrir de manière significative les besoins en molécules chimiques du marché algérien, comprenant l’infectiologie, la psychiatrie, la neurologie, la cardiologie, la diabétologie, la pédiatrie et la douleur. Et au vu des avancées technologiques notables enregistrées chaque jour en matière de médicaments et des nombreuses maladies chroniques, il est devenu impératif de se tourner vers la fabrication de médicaments à forte valeur ajoutée, concernant surtout les molécules plus innovantes et plus complexes « en termes d’exigences techniques ».
La production pharmaceutique en Algérie comprend plusieurs lignes de production réparties par catégories de produits et par formes pharmaceutiques. Elle se présente comme suit : sèches oral, antibiotiques non bétalactamique, liquides oral, pâteuses, liquides injectables, ATB pénicillinique oral, semi-pâteuses, liquide nasal, antiviraux et antirétroviraux oral, collyre, corticoïde orale sèches, ATB céphalosporine oral, liquide local, pâteuses capsules molle, poudre pour inhalation, corticoïde nasal, plusieurs genres d’antibiotiques injectables, des hormones orales, les immunosuppresseurs, les antiviraux, les anticancéreux.
La facture d’importation en produits pharmaceutiques hospitaliers étant de plus en plus importante, surtout en oncologie et en biothérapie, il fallait se tourner vers la production locale, qui était inexistante, et que le nouveau ministère tend à mettre en place, en coordination avec plusieurs producteurs nationaux et étrangers. Cette nouvelle approche permettra de répondre aux besoins nationaux en ces produits et même se tourner vers l’exportation, les moyens existants et ceux à mettre en œuvre le permettant.
Les projets à mettre en place
Plusieurs projets d’unités de production de médicaments sont en cours de réalisation ou de réception et devront donc mener l’Algérie vers l’autosuffisance dans un avenir proche et vers l’export aussitôt le premier pas franchi. Ces projets sont :
4 projets dédiés aux produits d’oncologie qui se trouvent dans un stade de réalisation plutôt avancé et dont l’un alimentera, au cours de l’année en cours, les besoins hospitaliers nationaux.
4 projets dédiés aux formes injectables, dont un tourné vers les produits de biotechnologie, devant entrer en production durant la période 2020/2021.
2 projets dédiés à la fabrication de l’insuline, opérationnels à l’horizon 2022. Un troisième projet de production d’insuline, initié par une multinationale, viendra s’ajouter à ces deux projets et permettra alors à l’Algérie de réduire considérablement la facture d’importation d’insuline qui atteint actuellement 400 millions de dollars.
Politique d’aide à l’investissement
Le ministère de l’Industrie pharmaceutique a mis en application une politique d’investissement plus opérationnelle dans le domaine pharmaceutique et se basant sur :
l’assistance à l’acquisition de réseaux commerciaux destinés à soutenir le commerce extérieur des producteurs algériens ;
la création de hubs pour une production destinée à l’exportation dans le cadre de la localisation des produits innovants à forte valeur ajoutée.
Outre ces mesures, l’outil de production national existant sera sauvegardé par une meilleure maitrise de l’outil de production et une optimisation du modèle commercial.
T. M.