Entreprise stratégique, Sonelgaz nécessite à l’évidence des compétences adéquates, celles d’un manager maitrisant parfaitement son sujet. Un leader connaissant l’entreprise dans toute sa complexité, et ayant donc un parcours professionnel idoine. Le groupe Sonelgaz, il faut le rappeler, est une entreprise stratégique. Du point de vue social et économique, et notamment sous l’angle de la sécurité énergétique, le conglomérat est exceptionnel. Et pour diriger une entreprise aussi spécifique, il faut des hommes d’exception, même s’ils restent, sur le plan humain, des êtres tout à fait modestes. A l’instar de Chahar Boulakhras, son actuel président-directeur général.
Par Tahar MANSOUR
Le renouveau, le visiteur du jour le sent dès l’entrée de l’imposante bâtisse, sur les hauteurs d’Alger, qui abrite le siège de la direction générale du groupe Sonelgaz. La propreté des lieux, la rigueur professionnelle et l’amabilité des agents de la réception laissent déjà deviner une gestion moderne de cette véritable institution économique dont le nom a toujours accompagné la vie de tous les jours des Algériens depuis l’Indépendance. On saura très vite que la reconfiguration moderniste de l’entreprise historique est le fait du nouveau P-DG du groupe, Chahar Boulakhras.
En fait, on se rend compte, au fur et à mesure que l’on se dirige vers le bureau du P-DG que les choses ont sensiblement évolué et que chacun des employés, à tous les niveaux, a trouvé enfin sa place. Le sourire avenant et la stature de M. Boulakhras, malgré son jeune âge, conforte ses visiteurs dans leur première impression : avoir en face d’eux l’homme du renouveau du groupe Sonelgaz.
Ingénieur en économie pétrolière (major de promo 1997, INH de Boumerdès), titulaire d’un Master en management stratégique et opérationnel de l’Ecole supérieure des affaires d’Alger, et avec plus de vingt années d’expérience au sein de Sonelgaz, M. Boulakhras connait tout ou presque de ce groupe sensible. Il possède en tout cas l’envergure pour relever les défis et répondre aux exigences de la feuille de route du gouvernement. Mission qui exige de renforcer le parc de production, de développer les énergies renouvelables, de renforcer les réseaux électriques, de sensibiliser sur l’économie de l’énergie et de pénétrer à l’international.
Un véritable cursus professionnel
- Boulakhras a rejoint la Sonelgaz en 1999 en qualité d’ingénieur d’études au niveau de l’ex-zone de Constantine, il est entré ainsi, et de plain-pied, dans le domaine de la distribution, l’un des métiers-phares de Sonelgaz et en même temps sa vitrine et son pourvoyeur de fonds. Il s’intéresse aussitôt à son nouveau monde professionnel : « J’ai tout de suite compris que Sonelgaz est un métier et il fallait le découvrir au niveau décentralisé », explique-t-il. Fort de cette conviction, il s’attelle à en connaître tous les rouages.
Le nouveau P-DG de Sonelgaz a occupé divers postes de responsabilités : chef de service commercial à Constantine, chef de district à Akbou (Bejaia). Grâce à sa persévérance, à ses capacités intellectuelles et techniques, et notamment à son sens managérial, il est vite promu directeur régional à Tamanrasset, de 2006 à 2009 alors qu’il n’a que 31 ans. Une direction régionale qu’il a lui-même lancée. Il rejoint ensuite Tizi Ouzou à un poste similaire qu’il occupe pendant trois ans. Au cours de cette période riche en expérience, M. Boulakhras participe à plusieurs projets dont la télé-relève BT et la télé-conduite des réseaux. Après la distribution, c’est un autre segment des métiers de Sonelgaz qui l’attend : la production, à compter de 2012. Il est alors directeur général du pôle diesel au sein de la SPE, et est désigné chef de projet de la création de la Société de production en charge des réseaux isolés du Sud et des énergies renouvelables (Shariket Kahraba Wa Taqat Moutadjadida). La SKTM, dont il devient P-DG et président du Conseil d’administration en avril 2013. Il a, à son actif, la réalisation et l’exploitation des premiers projets ENR en Algérie.
A la tête de Sonelgaz
En mai 2019, dans une période particulièrement sensible et difficile pour l’Algérie, Chahar Boulakhras est nommé président-directeur général du groupe Sonelgaz, avec pour mission essentielle la levée des pesanteurs bureaucratiques qui entravaient la bonne marche du groupe.
Il s’emploie donc à lancer de grands chantiers de réformes en mettant en place un top management en mesure de sortir le groupe du marasme dans lequel il se trouve. La revalorisation de la ressource humaine est parmi les premières actions entreprises. Car c’est à travers elle que tout devient possible et que sont concrétisées de grandes transformations organisationnelles, dont certaines sont déjà mises en œuvre et d’autres sont en cours.
Là aussi, la dynamisation managériale est salutaire grâce au travail de fond engagé par le nouveau PDG. On en est assurés grâce à des signes tangibles lorsque ses collaborateurs affirment eux-mêmes qu’ils sont désormais plus motivés et plus libres dans la réalisation de leurs missions diverses. On apprend de même que malgré toutes les charges liées à sa fonction, M. Boulakhras épluche tous les dossiers préparés par ses collaborateurs, particulièrement ceux ayant un caractère stratégique, afin de prendre les décisions nécessaires en temps opportun et après concertation.
On note enfin, parmi d’autres signes tangibles de cette transformation managériale, le fait que les cadres et autres agents productifs du groupe Sonelgaz travaillent actuellement sans aucun cloisonnement. Agissant désormais dans une logique de mutualisation des idées et des énergies, ils participent effectivement à la bonne marche du groupe, grâce justement aux réajustements structurels et organisationnels introduits par le nouveau P-DG. Les temps changent, la Sonelgaz aussi. Et vers le mieux.
Y. M.