Toufik Hakkar, P-DG de Sonatrach. « La santé de nos travailleurs prime toutes les autres considérations »

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La Sonatrach était la première entreprise en Algérie à avoir mis en place une cellule de crise pour faire face aux défis engendrés par la pandémie. Suite à l’enregistrement du premier cas de Covid-19, les mesures nécessaires avaient été prises, notamment le placement des travailleurs en quarantaine, outre la fourniture de tous les moyens de prévention.

En visite de travail et d’inspection dans les deux régions de transport In Amenas RTI, et celle de DP/IAM, Toufik Hakkar, nouveau président-directeur général (P-DG) du Groupe Sonatrach, a d’emblée insisté sur l’importance de la santé des employés de Sonatrach qui prime toutes les autres considérations. Ainsi, lors de sa première halte au niveau de la région de transport In Amenas RTI, le premier responsable de Sonatrach a exhorté les responsables de ladite région à ne lésiner sur aucun moyen pour préserver et protéger la santé des employés. « Nous accordons une grande importance à la ressource humaine, qui est notre capital. Pour cela, je ne tolèrerai aucune négligence qui pourrait nuire à la santé de nos employés, notamment durant cette période de Covid-19. Leur santé est une ligne rouge à ne pas franchir », met-il en garde. Evoquant la gestion de cette pandémie, le P-DG rappelle que Sonatrach a été la première entreprise à avoir enregistré le premier cas, et la réaction de ses responsables a été prompte. M. Hakkar a rappelé que suite à l’enregistrement du premier cas de Covid-19, un ressortissant étranger travaillant pour la Sonatrach, les mesures nécessaires avaient été prises, notamment le placement des travailleurs en quarantaine, outre la fourniture de tous les moyens de prévention. Le P-DG de Sonatrach a fait savoir que le nombre de cas confirmés au Covid-19 parmi les effectifs du groupe pétro-gaziers et de toutes ses filiales variait entre 100 et 150 cas. Assurant que « la situation est sous contrôle », il a qualifié ce chiffre de « très faible » par rapport au nombre global des effectifs du groupe qui dépassent les 140.000. En outre, M. Hakkar a indiqué que la Sonatrach était la première entreprise en Algérie à avoir mis en place une cellule de crise pour faire face aux défis engendrés par la pandémie. Intervenant lors de cette visite, le Secrétaire général (SG) du Syndicat national du Groupe Sonatrach, Djerroud Khellaf a précisé que « le groupe passe par des périodes difficiles impliquant une forte mobilisation et le dialogue demeure le meilleur moyen pour aplanir tous les obstacles ». De même qu’il a rappelé que la direction du groupe « a mobilisé tous les moyens matériels et humains pour dépasser la situation épidémiologique de la Covid-19 ».

Sonatrach est prête à aller vers l’arbitrage international

Suite à la chute des prix du gaz d’environ 20% et 30% sur le marché international, à cause de la Covid-19, la société espagnole a demandé récemment à son partenaire algérien Sonatrach de revoir à la baisse ses prix, sinon, elle va saisir un arbitrage international à ce sujet. Interrogé à ce sujet, le P-DG du Groupe Sonatrach, a rappelé que son groupe était en négociation avec l’espagnol Naturgy sur les prix du gaz, affirmant que Sonatrach était prête à l’arbitrage international si aucun terrain d’entente n’est trouvé d’ici fin juillet. « Si aucun accord n’est trouvé à l’issue des délais des négociations avec notre partenaire espagnol sur les prix du gaz, soit d’ici juillet, nous ne craignons pas le recours à l’arbitrage international », a affirmé M. Hakkar, en réponse à une question d’un journaliste sur le contentieux sur les prix du gaz entre Sonatrach et Naturgy.

Rappelant que ce genre de contrats est signé sur des durées allant jusqu’à 30 ans, mais prévoit une certaine flexibilité permettant de réviser les quantités fournies, ainsi que les prix, le P-DG de Sonatrach a expliqué que « les clauses sont révisées systématiquement chaque 2 à 3 années, pour permettre aux deux parties de s’adapter aux nouvelles données du marché », ainsi qu’à chacune d’elles de « défendre ses intérêts économiques et ses acquis ». Il a aussi rappelé que Naturgy est un partenaire de Sonatrach dans le Med-Gaz (gazoduc reliant l’Algérie à l’Espagne) et que Sonatrach a pu racheter des parts de cette société espagnole dans le Med-Gaz, ce qui montre « une volonté des deux parties de préserver leurs bonnes relations ». Révélant que les deux parties avaient déjà mené neuf réunions de négociations, depuis la demande de Naturgy de revoir à la baisse les prix du gaz algérien, alors que les délais de ces négociations prennent fin au mois de juillet, M. Hakkar a estimé que « ce n’est pas pour un différend conjoncturel qu’on ira vers la rupture de ces relations ». Il a rappelé que l’Algérie, à travers Sonatrach, constitue un « partenaire fiable » de l’Espagne en matière de fourniture du gaz naturel, même si les relations entre entreprises passent par « des hauts et des bas », mais dans tous les cas « nous sommes des partenaires, nous envisageons de continuer ces relations, et je ne pense pas arriver à la rupture du contrat entre Sonatrach et Naturgy ». A propos de la volonté de Naturgy de réviser à la baisse les prix, le responsable a indiqué que « la raison de la demande sont les difficultés de l’économie espagnole, la crise sanitaire, ainsi que le gaz américain qui gagne du terrain en Europe, ce qui a provoqué un excédent de l’offre, entrainant une baisse des prix ». Il a, dans ce sens, fait remarquer que les prix du gaz étaient arrivés à moins d’un dollars/m3, alors qu’ils étaient autour de 8 à 10 dollars/m3.

« Notre production n’est pas été affectée »

En dépit des impacts énormes de la Covid-19 sur l’économie mondiale, le groupe Sonatrach a su gérer cette situation sur tous les plans. Ainsi, selon Toufik Hakkar, les activités de la société qu’il dirige n’ont pas été affectées. « En dépit de la situation sanitaire difficile que traverse le monde en raison de la propagation de la Covid-19 et la réduction des effectifs dans le cadre des mesures de prévention contre la pandémie, les volumes de production pétrolière et gazière sont restés aux mêmes niveaux », a-t-il déclaré, lors d’un point de presse à l’issue d’une visite d’inspection à plusieurs infrastructures pétrolières et gazière à In-Amenas (Illizi). Le PDG de Sonatrach a cité, à ce propos, l’exemple des plateformes pétrolières et gazières à In Amenas où les mêmes volumes de production sont enregistrés avec 35% seulement de leurs effectifs. « Mieux encore, cette situation nous a motivé à avoir recours à de nouvelles technologies, telle la technique de la visioconférence. Nous avons tenu quelque 3.000 réunions, internes et externes, par visioconférence et signé plusieurs accords avec des partenaires étrangers. Le travail n’a jamais cessé au sein de Sonatrach, et nous sommes en train de préparer la période post-coronavirus, pour parapher plusieurs contrats dans les différentes activités de notre société telle la prospection, l’exploration, la pétrochimie et les services. Je profite de cette occasion pour saluer tous les travailleurs de Sonatrach qui ont consenti des efforts énormes en dépit de la pandémie », s’est félicité le PDG. Concernant les projets prioritaires en pétrochimie, le P-DG de Sonatrach a cité la raffinerie de Hassi Messaoud d’une capacité de 5 millions de tonnes/an dont l’accord de réalisation a été signé début 2020, ajoutant que les études techniques étaient en cours et que le lancement des travaux était prévu début 2021. Outre ce projet visant à réaliser l’autosuffisance au Sud du pays en ces produits, M. Hakkar a fait état du lancement prochain d’autres projets similaires à Tiaret et Skikda. Le groupe compte réaliser d’autres projets pour la transformation des produits pétroliers en plastique, a-t-il indiqué. Dans ce contexte, M. Hakkar a mis en avant la signature d’un projet en partenariat avec le groupe Total à Arzew (Oran), en sus d’un deuxième projet en partenariat avec les Turcs. Il existe, selon lui, d’autres projets en cours d’étude, à l’instar d’un mégaprojet d’une valeur de 6 milliards de dollars pour la transformation de gaz et de pétrole en produits plastiques à valeur ajoutée à Skikda, qui est actuellement à l’étape de concertation avec un partenaire étranger, ou encore le projet de méthanol et dérivés également « projet d’envergure de l’ordre de 6 milliards de dollars en cours d’étude et de concertation avec un autre partenaire ». Un autre projet relevant du ministère de l’Industrie et auquel prendra part Sonatrach concerne l’extraction et la transformation des phosphates et se trouve, d’après le responsable, « en cours d’étude et sera signé avant la fin de l’année avec un partenaire pour entamer directement la réalisation ». Inspectant, par ailleurs, deux unités de production pétrolière et de transformation gazière à In Amenas, le P-DG de Sonatrach a incité les responsables à relever le taux de gaz récupéré de 25% à 40% à l’aide des nouvelles technologies, soulignant l’impératif de réduire les dépenses d’investissement notamment en termes de rénovation des unités et de recourir aux nouvelles techniques permettant une exploitation optimale des moyens disponibles. S’agissant de la stratégie de Sonatrach, M. Hakkar a affirmé que « le groupe s’est tourné vers l’international », d’autant qu’il est présent en Tunisie, en Libye, au Mali et au Pérou ainsi qu’en Europe (Italie, Espagne et Royaume-Uni) à travers des sociétés de commercialisation des produits gaziers et pétroliers et en Turquie dans le cadre d’un projet pétrochimique. Le groupe continue à prospecter des opportunités d’investissement profitables au niveau international, dans le cadre de sa politique d’expansion à l’intérieur comme à l’extérieur, a-t-il soutenu. Enfin, évoquant sa visite, le P-DG a fait savoir qu’ il s’agit d’une visite d’inspection pour s’enquérir des effectifs et de leurs conditions de travail ainsi que du respect de toutes les mesures sanitaires prises afin d’endiguer la propagation de la Covid-19, saluant, dans ce sens, « tous les travailleurs de Sonatrach, grâce auxquels nous avons réussi à préserver notre niveau de production et la dynamique propre à notre groupe ». A noter que le groupe Sonatrach avait offert aux habitants de cette région un don composé de divers moyens de prévention contre la Covid-19, réceptionné par Ahmed Zenati, DSP d’Illizi, en sus d’un autre don similaire réceptionné par Houria Benazzouz, directrice de l’établissement sanitaire de proximité d’In Amenas.

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