Souvent, nous n’accordons pas grande importance à tout ce matériel en plastique, seringues, poches de sang ou de sérum, flacons divers et tout le consommable médical que nous retrouvons à l’hôpital ou chez le médecin. Une fois utilisé, ce petit matériel est mis à la poubelle pour éviter sa réutilisation car il peut être vecteur de maladies. Seulement, s’il nous arrive de manquer de seringues pour nous faire piquer d’urgence, si nous ne trouvons pas la poche qui contient le sang salvateur, si nous devons subir une dialyse et qu’il n’y ait pas la poche contenant le produit nécessaire, nous nous rendons alors compte de l’importance de ce consommable dont le nom sonne un peu comme pour dire qu’il a peu d’importance : mais celle-ci est vitale ! Nous nous sommes rendu compte de cette importance et nous avons compris tout ce qu’il fallait comme technologie de pointe et comme machines sophistiquées pour la fabrication de ce consommable vital en visitant l’usine de l’entreprise IMC (Industries médico-chirurgicales) sise à la zone industrielle de Rouiba (Alger), dirigée par Nadir Abderrahim qui continue le chemin de la réussite tracé par son père, fondateur de la société. C’était vraiment très instructif et les explications de notre accompagnateur M. Bachtarzi étaient vraiment étonnantes.
L’entreprise IMC a été créée en 1989, à la suite de l’ouverture du champ industriel pharmaceutique par l’Algérie à l’investissement privé national et étranger, et la production de dispositifs médicaux a été entamée en 1991. Poursuivant son développement, IMC se lance en 1994 dans la commercialisation des équipements de dialyse dont l’Algérie manquait cruellement en cette période très trouble de son histoire. En 1998, l’entreprise se lance dans la fabrication de seringues et, en 2002, la première unité de solutés massifs entre en production, en partenariat avec les laboratoires Aguettant. La même année, la filiale Renadial (cliniques d’hémodialyse) est créée et commence à offrir des services de qualité pour les malades nécessitant des dialyses régulières, rapprochant les cliniques des régions les plus défavorisés et travaillant en conventionnement avec la CNAS et les autres Caisses d’assurances sociales. Ne s’arrêtant pas en si bon chemin, IMC lance en 2006 la deuxième unité de solutés massifs (système BFS) et, la même année procède à l’élargissement de son offre hospitalière. Deux années plus tard, en 2008, le projet « petits volumes » est lancé ainsi qu’une étude pour l’extension des capacités BFS. La troisième unité de solutés massifs (B4) entre en production en 2015 alors que l’unité « concentré acide» commence la production en 2020. Lancée avec un effectif total n’excédant pas 76 employés, IMC en compte aujourd’hui 1968 dont 518 pour la filiale Renadial.
Spécificité hospitalière
La société IMC est une société pionnière en matière de production entièrement dédiée aux besoins hospitaliers divers et elle est, grâce à cette position, considérée comme un partenaire privilégié et stratégique des hôpitaux en leur assurant un approvisionnement régulier de la gamme qu’elle fabrique, particulièrement les consommables courants (seringues, lignes de perfusion et de transfusion, kit pour hémodialyse et abords vasculaires).
Continuant sur sa lancée comme principal fournisseur des hôpitaux en divers produits, IMC a consenti au début des années 2000 de lourds investissements et s’est lancée dans la fabrication de solutés massifs (sérums salés et glucosés, ringer lactate, sérum de réhydratation, électrolytes, etc.), et couvre actuellement plus de 50% de la demande hospitalière en solutés massifs. IMC est devenue le principal fournisseur de sérums salés et glucosés à partir de 2015, après avoir consenti un autre investissement assez important.
Les produits IMC
– Dialyse :
– Produits médicaux :
Solutions injectable : biolyse, poches de perfusion en PVC et flacons plastique en polypropylène.
Médicaments : érythropoïétine humaine recombinante et fer injectable en Total Dose Infusion.
Production de non tissé : casaques, trousses chirurgicales, champs chirurgicaux, sets de B/D.
Autres activités
Outre la fabrication de tous ces produits qui constituent une garantie d’approvisionnement hautement sécurisée pour les hôpitaux, surtout en cette période de crise sanitaire, la société IMC a d’autres activités, liées à son activité principale et la complétant :
Laboratoire de la qualité des DM (Iso, ASTM, Pheur): effectue des contrôles dimensionnels, physiques, chimiques et microbiologiques. Il est aussi chargé de la conception et du développement des produits finis, du développement et de la validation des méthodes d’analyse et, enfin, des études de stabilité selon l’ICH.
Laboratoire de contrôle de la qualité des solutés massifs, des produits injectables et des solutions concentrées pour HD (Pheur, Iso) : contrôles dimensionnels, physiques, chimiques et microbiologiques.
Installation et maintenance des équipements d’hémodialyse : disposant d’une ressource humaine hautement qualifiée composée de 38 ingénieurs et techniciens qui assurent l’installation et la maintenance des équipements, IMC assure une disponibilité sans faille de la pièce de rechange et un service après-vente rapide et efficace. La société assure aussi une formation d’utilisation et technique au personnel de ses clients, que ce soit à l’hôpital ou sur le site de l’entreprise.
Grâce à sa ressource humaine qualifiée, IMC assure l’installation et la maintenance de 5585 générateurs et 355 stations de traitement de l’eau à travers l’ensemble du territoire national.
Filiale Renadial : c’est la filiale spécialisée dans le traitement des hémodialysés qui dispose de 17 centres opérationnels à travers le territoire national, un nouveau centre est programmé. Renadial assure l’hémodialyse à 1722 patients à travers le territoire national.
La qualité, un engagement d’IMC
La société d’Industries médico-chirurgicales a, depuis le début de ses activités, mis en avant le crédo le plus apte à lui assurer une pérennité indiscutable, une confiance de tous ses partenaires et clients et la mise sur le marché de produits de très haute qualité, d’autant plus qu’ils sont destinés à la santé humaine, qui doit être au-dessus de toute considération. Dans ce cadre, dès le début, la direction de la société s’est engagée par écrit à satisfaire à toutes les exigences de qualité et nous reproduisons ci-dessous la lettre, que nous avons d’ailleurs retrouvée sur le site de l’entreprise :
Certifications
Comme résultat naturel de la politique de qualité et de gestion de l’entreprise, IMC a obtenu plusieurs certifications qui attestent de la qualité supérieure de ses produits et de son management :
GMP (Bonnes pratiques de fabrication) obtenus en 1993
Validation du laboratoire IMC par le Laboratoire national de contrôle des produits pharmaceutiques
Obtention de la norme ISO-9001/2000 en 2001 pour le management de la qualité
Certification à la norme 13485-2005 pour la production des dispositifs médicaux en 2006.
Marquage CE selon les directives 93/42/EEC en 2006.
Agrément ministériel pour la production des dispositifs médicaux et pour les produits injectables.
Agrément ministériel pour l’importation et la commercialisation des médicaments et des équipements médicaux.
Plein cap sur l’exportation
Conséquence d’une gestion rigoureuse de la qualité des produits fabriqués aux normes internationales par IMC, les portes de l’exportation lui ont été grandes ouvertes et, fait très significatif, IMC a reçu le 19 juin, le Trophée Export 2011 décerné au meilleur exportateur algérien hors hydrocarbures. C’est dire que les produits fabriqués par IMC sont d’une qualité à toute épreuve et que son PDG, Nadir Abderrahim, fait preuve d’une « constance et d’une véritable stratégie à l’export » comme l’a souligné le président de l’Association nationale des exportateurs algériens et membre du jury. Le graphe ci-dessous représente les produits exportés par IMC vers de nombreux pays, comme l’Afrique de l’Ouest, la Mauritanie, la Côte d’Ivoire, Djibouti, Tunisie, Maroc, Mali, Niger, Sénégal, Madagascar et d’autres pays encore.
Développement
Forte d’une expérience très large en matière de fabrications pharmaceutiques, leader dans tous les segments qu’elle a investis à ce jour, IMC compte se lancer dans d’autres défis, pour le plus grand bien de l’Algérie et des Algériens. Deux projets d’envergure sont à retenir :
Le projet Oncologie : ce projet permettra à IMC de s’insérer dans la stratégie nationale de lutte contre le cancer grâce à son expérience avérée en matière de prise en charge de pathologies chroniques de santé publique (néphrologie/hémodialyse). IMC possède aussi une assise industrielle pharmaceutique reconnue et capable de répondre à la demande, d’autant que la société s’est engagée volontairement en matière d’investissement dans la fabrication locale et en adéquation avec les normes internationales régissant le domaine.
Le projet Biotech : la biotechnologie ou biosimilaire est une nouvelle technologie qui s’impose de plus en plus pour prendre la place de la médication chimique et IMC s’est déjà investie pour être à la hauteur de ses aspirations et de sa position actuelle. Un protocole d’accord est déjà signé et des discussions sont en cours avec un partenaire parmi les plus sérieux et les plus innovants en matière de biotechnologie, il s’agit de la société argentine Biosidus. Cette société est à la pointe de l’innovation en biotechnologie et a déjà à son actif plusieurs biosimilaires déjà mis sur le marché (hormone de croissance, EPO, interféron, teriparatide, filgrastim). Enfin, la société Biosidus a donné son accord pour transférer à IMC la technologie nécessaire pour la fabrication de l’Erythropoïétine (hormone naturelle augmentant le nombre de globules rouges dans la moelle osseuse).
Bio Express de Nadir Abderrahim
Ayant intégré IMC en 2001, une année après l’obtention de son DESS de gestion à l’école des Hautes études commerciales de Montréal, Nadir Abderrahim a commencé par être responsable de la ressource humaine au sein de l’entreprise familiale. Il prend ensuite les rênes de la structure achats et logistique pour, en 2005, devenir gérant d’IMC. Cinq années plus tard, il en est le directeur général. Passionné d’informatique, c’est lui-même qui a réalisé l’informatisation d’IMC.
T. M.