La Société nationale d’assurances (SAA) voit le jour en tant que compagnie d’assurances à capitaux mixtes algéro-égyptiens en 1963. C’est en décembre de la même année que le premier point de vente ouvre ses portes à Alger-Centre, sous l’enseigne SAA Assurances. Trois ans plus tard, en mai 1966, l’institution du monopole de l’Etat sur les opérations d’assurances a donné lieu à la nationalisation de la SAA qui devient, de ce fait, une compagnie « algérienne » à part entière.
Depuis, la SAA, est passée par plusieurs étapes. En 1989, notamment, dans le cadre de l’autonomie des entreprises, la SAA devient une EPE (Entreprise publique économique) au capital de 80 millions de dinars. Une année après, soit en 1990, avec la levée de la spécialisation des entreprises étatiques d’assurances, la compagnie élargit son champ d’activités aux risques industriels, à l’engineering, aux transports et aux risques agricoles. Leader de son marché, la compagnie comptait déjà parmi les principaux groupes régionaux et continentaux d’assurances.
Durant cette même période, la SAA, qui évoluait dans un environnement en perpétuelle mutation, connait, faudrait-il le souligner, des moments difficiles, parfois critiques. N’ayant pas été suffisamment préparée aux bouleversements qu’a connus le paysage assurantiel national avec l’ouverture totale du marché intervenu en 1995, la SAA a dû connaitre deux plans de redressements internes en se séparant de près de 50% de ses effectifs et en mettant en concession son réseau d’agences. Mais la compagnie a bien pu remonter la pente.
Á partir de 2000/2001, avec l’embellie financière de l’époque, la SAA, à l’instar des autres acteurs du marché, a saisi les opportunités offertes notamment dans le secteur de l’automobile (importation d’environ cinq cent mille unités/an) pour développer son activité et afficher des taux de croissance à deux chiffres.
En 2004, intervient une réorganisation structurelle de la compagnie, avec la création de divisions par segment de marché, avec pour objectif d’accompagner l’évolution de l’activité et d’améliorer la productivité du travail. Cette même année marque la fin de mandat pour la SAA en tant que gestionnaire du FSI (Fonds spécial d’indemnisation des accidentés de la route) et la création du Fonds de garantie automobile (FGA).
En 2014, avec la baisse drastique des recettes pétrolières, et l’arrêt brutal quelque temps après des importations des véhicules, il fallait impérativement revoir ses cartes. « Ainsi, face à une conjoncture économique de plus en plus difficile et à la concurrence des autres compagnies, une nouvelle réflexion était inévitable. C’est dans ce sens qu’il a été mis en place, dès cette année-là, une stratégie fondée sur la diversification des produits et des segments d’activité auxquels s’adresse la compagnie. Notre objectif principal étant de se départir graduellement de la dépendance vis-à-vis de la branche historique, qu’était l’assurance automobile, qui représente actuellement moins de 70% du portefeuille, alors qu’elle était de 85% auparavant », relate son président-directeur général, Nacer Saïs, dans un entretien à El Djazaïr.com.
Dans le cadre de cette stratégie de diversification, priorité était donnée au réseau de distribution avec l’objectif de sa rénovation, de sa modernisation et de son accompagnement à l’effet de jouer pleinement son rôle de vitrine commerciale de la compagnie. D’ailleurs, en 2015, un vaste chantier portant sur le relookage des points de vente a été mis en œuvre. Aujourd’hui, 70% des agences ont été relookées et les conditions d’accueil de la clientèle ont été nettement améliorées.
En 2016, la SAA « déménage ». Son nouveau siège social sis au quartier des affaires de Bab Ezzouar est une tour moderne et intelligente, constituant indéniablement un atout majeur pour la compagnie dans sa dynamique commerciale initiée. Durant cette année et dans la même lancée, la SAA procède à la révision des paramètres de classification de ses agences en les fondant davantage sur des critères liés à l’atteinte des objectifs et à la performance opérationnelle.
L’année 2017, marque également un tournant dans la « vie » de la SAA qui fait passer son capital social de 20 à 30 milliards de dinars. La SAA conforte sa position d’entreprise la plus capitalisée du secteur.
Une histoire, des engagements
En 57 ans d’activité, la SAA a réussi, en dépit des difficultés liées à son environnement, à s’acquitter convenablement de ses principales missions de protection des biens et des personnes et de contribution au financement de l’économie nationale.
La SAA dispose à présent de plus de 532 points de vente, dont 234 agents généraux, des guichets bancaires dans le cadre des conventions de bancassurance conclues avec trois banques publiques (BADR, BDL et BNA). La SAA entretient, par ailleurs, des relations d’affaires avec la corporation des courtiers d’assurances à travers 42 protocoles d’accord signés. La compagnie dispose également d’une filiale d’expertise (SAE/Exact) et détient des participations dans plusieurs entreprises dont certaines en partenariat avec des groupes étrangers tels la Macif et AXA.
Avec ses 3 321 collaborateurs dont la moitié intervient dans le cœur de métier, la SAA propose aux particuliers et aux entreprises des solutions assurantielles adaptées et compétitives.
La SAA étend ses activités à de nombreux domaines et s’adresse à une large clientèle, constituée de particuliers, de professionnels, de petites, moyennes et grandes entreprises. La compagnie compte dans son portefeuille plus de 2 millions de clients.
La SAA délivre des couvertures en assurances complètes et adaptées pour l’assurance des biens des particuliers (habitations, véhicules et autres), des responsabilités civiles diverses et variées, des risques liés aux industries de toutes nature et dimension, des risques de transports sous diverses formes, des risques agricoles et aquacoles, et des situations financières (perte d’exploitation & perte d’exploitation anticipée).
La SAA assure aussi, par le biais de sa filiale spécialisée, le service de l’assistance et dépannage en extension aux assurances automobiles. Comme elle offre, dans le cadre des contrats multirisques habitation, le dépannage à domicile.
Les valeurs qui sont celles de la SAA trouvent leur ancrage dans les fondements de la société algérienne forgée à travers l’histoire. « Ainsi, le respect des engagements pris à l’égard de nos clients et partenaires, constitue le moteur de toute action ou décision quotidienne de nos collaborateurs. La confiance mutuelle est la base de nos relations avec l’ensemble de nos partenaires », assure à ce propos le P-DG de la compagnie. Le savoir-faire capitalisé à travers le temps constitue une richesse que partagent les cadres et collaborateurs de la SAA, pour offrir aux assurés et partenaires de l’entreprise une qualité de service irréprochable, condition sine qua non de toute pérennité commerciale.
La SAA dans son environnement :
En plus de ses missions traditionnelles d’assurance, la SAA joue un rôle de premier plan dans les institutions formant l’architecture du secteur des assurances national. Ainsi, la SAA est membre de l’Union algérienne des sociétés d’assurances et de réassurances (UAR) et du Conseil national des assurances (CNA). Comme elle est membre de l’Union nationale des entrepreneurs publics (UNEP).
Dans le cadre du développement de la formule d’indemnisation dite « tiers payant », la SAA a conclu des partenariats avec les constructeurs automobiles Peugeot-Algérie et Renault-Algérie. Ce partenariat consiste pour la SAA à prendre en charge la réparation des véhicules assurés auprès d’elle, dans les ateliers des constructeurs concernés, moyennant prise en charge des frais de réparation au lieu et place des propriétaires assurés. Cette formule est en cours d’élargissement pour inclure, à terme, l’ensemble des constructeurs activant en Algérie. Le même partenariat consiste pour les constructeurs automobiles d’orienter vers les agences de la SAA les acquéreurs de véhicules pour être assurés sous la formule « tous risques top réparateur ».
Aussi, la SAA, acteur engagé dans la sécurité routière, à travers des campagnes de sensibilisation mises en œuvre en partenariat avec d’autres intervenants notamment la Gendarmerie nationale et la Protection civile. L’objectif étant de contribuer à la prévention routière et à la baisse de la fréquence des accidents de circulation à travers le territoire national.
Dans le cadre de sa stratégie de gestion d’actifs, la SAA investit dans des participations, hors métier d’assurance, afin de s’assurer des revenus supplémentaires et d’améliorer ses résultats financiers et sa rentabilité. Ces participations sont prises dans des domaines divers et variés notamment : l’immobilier, l’hôtellerie, l’impression, la formation, le refinancement hypothécaire et leasing, le crédit immobilier et à l’exportation, la réassurance.
La persévérance…paye
Les actions initiées ces dernières années par la SAA lui ont permis, en dépit de ses nombreuses vulnérabilités historiques, de continuer d’afficher une résilience certaine et de remplir ses missions essentielles de création de valeur et de soutien à l’économie nationale. En effet, en dépit du contexte économique caractérisé par une contraction de la matière assurable, la SAA a su transformer les difficultés en opportunités grâce aux choix stratégiques opérés, avec comme axe principal la diversification de ses souscriptions et de son portefeuille d’affaires, conjuguée à une démarche commerciale alliant dynamisme et efficacité.
La SAA conserve ainsi l’ascendant sur le marché des assurances dommage en 2019 et demeure le premier assureur de la place avec 22% de part de marché. « Des résultats encourageants ont été enregistrés en matière de diversification ; la SAA a amélioré la configuration de son portefeuille en faisant passer la part de la branche automobile de 85 à 69%, tout en maintenant une croissance de cette dernière d’année en année», se félicite son P-DG, Nacer Saïs.
La SAA par les chiffres
Avec un chiffre d’affaires en 2019 de 29,2 milliards de dinars, en hausse de 5,25 % par rapport à 2018, la SAA consolide sa position de premier assureur du marché. En léger recul par rapport à 2018 en raison de la prise en charge des effets de l’accord salarial sectoriel conclu, le résultat de la SAA s’établi à 2,2 milliards de dinars, garantissant un retour sur capital de plus de 7%.
La SAA occupe la première place en assurance automobile, avec une part de 29%, et augmente à 15% sa part de marché pour être classée parmi les quatre premières compagnies dans le segment des assurances « entreprise ». En assurance agricole, la compagnie a nettement amélioré sa part de marché, en la faisant passer de 25 à 28%, pour occuper la deuxième place du classement après la CNMA.
Projets majeurs
La SAA s’est fixé comme objectif prioritaire une transformation graduelle de son business model en vue de se donner toutes les chances d’affronter avec sérénité les enjeux futurs d’ordre numérique et environnemental. Cette volonté de transformation est perceptible à travers les chantiers engagés et qui ont permis déjà à la société de tenir bon face aux turbulences notamment économiques de ces dernières années.
Ces chantiers concernent plusieurs volets : l’accompagnement du réseau de distribution à devenir la véritable vitrine commerciale de la société ; le recentrage sur le cœur de métier par la poursuite de l’externalisation des activités ne constituant pas le cœur de métier ; l’amélioration de la gouvernance par l’amorce d’une véritable mutation en termes de digitalisation des processus de gestion; la multiplication des canaux de distribution des produits d’assurance par l’utilisation des nouvelles technologies (e-commerce) ; et enfin, la transformation des agences d’assurance en espaces dédiés exclusivement à la vente de produits d’assurance et au conseil à la clientèle.
En relation avec la valorisation de la ressource humaine, considérée comme levier essentiel de toute réussite, la SAA poursuit avec rigueur sa politique d’adéquation des effectifs avec son niveau d’activité tout en investissant sur la qualité de la ressource humaine. Dans ce cadre et au terme de six années d’activité la compagnie a fait passer son effectif de 4800 à 3 300 personnes, améliorant ainsi sensiblement sa productivité et ce, en adoptant une démarche qui consiste à ne pas remplacer systématiquement les départs et à opérer une sélection rigoureuse s’agissant des recrutements. La formation, notamment qualifiante, offerte par des institutions et écoles spécialisées, a permis à la SAA de renforcer l’expertise de ses cadres et employés et d’améliorer, conséquemment, ses atouts commerciaux, dans un marché plus que jamais ouvert à la concurrence.
La SAA à l’ère de la crise sanitaire
Pour faire face à la crise sanitaire due à la Covid-19, la SAA a mis en place, selon Yasmine Kaouah, responsable de la communication, une série de mesures appropriées.
Un comité de gestion de crise est institué dès le début de la crise, au sein de la Direction générale de la compagnie, avec pour mission de veiller à réunir les conditions et de déployer tous les moyens afin de prévenir la propagation de l’épidémie et de protéger tant les travailleurs que les clients.
La compagnie a, par ailleurs, mobilisé ses équipes au niveau central et décentralisé afin d’assurer à ses clients et partenaires la même qualité et réactivité en termes de prestations.
En interne, la SAA assure « appliquer » de manière stricte les mesures de prévention et l’ensemble des orientations émanant des autorités publiques. Dans ce sens, des messages vidéo et des communiqués de sensibilisation ont été adressés à l’ensemble des collaborateurs à travers le territoire national. Dans le cadre des actions de soutien au personnel de la santé, en première ligne en ce qui concerne la lutte contre la Covid-19, la compagnie a consenti à ce dernier une remise exceptionnelle sur les contrats d’assurance automobile.
F. H.