Depuis l’avènement de la nouvelle Algérie, nous assistons à la mise en place d’une véritable armada de structures spécialisées au plus haut niveau, dans le but louable de remettre sur les rails de nombreux secteurs stratégiques qui ont longtemps été étouffés par une bureaucratie qui annihilait toutes les volontés de sortir du marasme économique. Les micros et petites entreprises, les startups, l’agriculture, le tourisme et le médicament, pour ne citer que ceux-là, étaient mis aux oubliettes quand bien même, ils auraient participé de manière efficiente à la relance de l’économie nationale et à la rendre indépendante des seules hydrocarbures. A ce titre, et à bien d’autres, le nouveau gouvernement, avec à sa tête le président Abdelmadjid Tebboune, ont procédé à la création de nouveaux ministères et ministères délégués spécialisés dans les différents secteurs nécessitant une remis en cause fondamentale. Les responsables placés à leur tête sont tous issus de leurs secteurs respectifs, connaissant parfaitement les objectifs à atteindre et les blocages rencontrés, jouissant en même temps d’une moralité et d’un patriotisme qui ont fait leurs preuves. Dr Lotfi Benbahmed, ministre de l’industrie pharmaceutique, nous parle du médicament en Algérie et des mesures prises ou à prendre pour en faire un secteur stratégique aux multiples facettes.
El Djazaïr.com : Nous vous remercions, Monsieur le ministre, de répondre à nos questions, et la première est : pouvez-vous nous expliquer le pourquoi de la création de ce ministère qui s’occupe de l’industrie pharmaceutique?
Lotfi Benbahmed : Je pense que dans le programme de Monsieur le président de la République, le développement de l’industrie en général et celle des produits pharmaceutiques était un axe important. Et c’est dans ce cadre qu’il a voulu créer des ministères où il fallait une gouvernance particulière, la santé est un ministère qui a des prérogatives très larges et l’industrie pharmaceutique étant devenue un sujet beaucoup plus complexe qu’il ne l’était avant, quand il était géré comme un produit qu’il fallait simplement assurer sa disponibilité et sa qualité. Aujourd’hui, c’est devenu plus complexe parce que non seulement nous voulons toujours assurer la disponibilité et la qualité des produits pharmaceutiques pour prendre en charge nos malades, mais aussi il faut lui donner une dimension économique, qui est très importante. Il y a bien sûr son accessibilité, son prix par rapport à son remboursement puisque les nouvelles pathologies, notamment les maladies chroniques, sont prises en charge et elles sont de plus en plus chères. Il y a quelques années, les médicaments qui existaient se limitaient à des antibiotiques, des anti-inflammatoires,… mais, depuis une vingtaine d’années, avec la transition épidémiologique, nous sommes passés de la prise en charge des maladies aiguës qui existent d’ailleurs toujours, aux maladies chroniques, devenues très lourdes et très complexes à prendre en charge, comme le diabète, l’hypertension, le cancer. Donc la dimension règlementaire du médicament qui est loin d’être un produit comme les autres, par ses spécificités, par la balance bénéfice/risque car il faut savoir utiliser le bon médicament au bon dosage pour une pathologie donnée, est très importante. Dans tous les pays du monde, le médicament est très règlementé. Dans ce cadre, il existe trois axes pour le médicament : la disponibilité, la qualité et l’accessibilité. Pour les mettre en pratique, il y a des leviers qui sont l’enregistrement, la politique de fixation des prix et des marges, celle du remboursement. En outre, le médicament est devenu un levier pour la création de richesses, devenant un secteur stratégique dans beaucoup de pays car, au-delà de sa fonction première de prendre en charge les populations, le médicament a pris une dimension économique très importante, pas seulement par la dépense qu’elle génère mais parce que c’est devenu un secteur créateur de richesses, dont la croissance est continue depuis trente ou quarante ans. Nombre de pays ont voulu faire de cette dépense une richesse pour leur économie, certains se sont spécialisés, comme la Jordanie, la Suisse ou l’Italie. Nous, en Algérie, nous avons compris que nous avions les moyens, grâce à notre industrie pharmaceutique, pour devenir un hub régional et continental, une plateforme industrielle. L’enjeu est double pour notre ministère délégué, il doit satisfaire les besoins de notre population en termes de disponibilité, de qualité, d’accessibilité et, aussi faire de ce secteur de l’industrie pharmaceutique un secteur créateur de richesses et de diversification de l’économie nationale. En quelques années, l’industrie pharmaceutique en Algérie a beaucoup progressé, nous avons près de 95 unités de production qui couvrent plus de la moitié de nos besoins, soit 52%, de la matière première jusqu’au produit fini en passant par l’assemblage. Et si pendant des années, nous ne faisions que des comprimés, actuellement nous produisons même les formes injectables, les seringues pré-remplies, des médicaments pour le cancer. Nous sommes passés à un autre stade, nous avons une industrie pharmaceutique qui maitrise les technologies de plus en plus fines. Il y a plusieurs facteurs qui ont permis l’émergence de cette industrie pharmaceutique, la première étant que l’Algérie avait exigé des laboratoires qui voulaient nous vendre des médicaments de présenter un projet de production, ce qui a fait que plusieurs sociétés pharmaceutiques internationales sont installées en Algérie pour la production de médicaments. La plupart des grandes multinationales ont des projets de production en Algérie et nous avons aussi des sociétés nationales, publiques ou privées, dont Saidal qui essaie de se relever et des dizaines d’autres sociétés algériennes qui ont été créées. Toutes ces entreprises ont acquis des techniques, un savoir-faire et des technologies qui en font des leaders continentaux, ce qui leur permet de prendre en charge une bonne partie de nos besoins en médicaments tout en se projetant vers l’export. Comme ce marché est règlementé, le rôle de l’Etat est fondamental dans l’opération d’export du médicament, car ce n’est pas seulement une marchandise qu’on échange avec des produits alimentaires, c’est un produit qui a un caractère de souveraineté. Dans ce cadre justement, l’Etat joue un rôle dans l’enregistrement du médicament et l’Algérie joue un rôle important dans l’accompagnement des producteurs locaux pour signer des accords avec les pays amis, voisins, ceux du continent. Ces pays savent déjà que le médicament produit en Algérie est un produit de qualité et ils sont très intéressés pour s’approvisionner chez nous, d’autant que les prix sont très compétitifs. C’est donc pour cela et après que le gouvernement a compris que, pour ce secteur justement, il ne fallait pas seulement des organes de régulation classique, mais une gouvernance particulière pour pouvoir passer cette étape de gestion de la disponibilité des produits pharmaceutiques, à d’autres étapes dans l’organisation. Nous avons déjà installé l’Agence nationale des produits pharmaceutiques dont les textes existaient depuis six ou sept ans sans être mise en place, nous l’avons fait en trois ou quatre mois seulement, et elle va donc nous permettre de faire une régulation dans la qualité et le prix dans les meilleures normes internationales. Notre ministère travaille actuellement sur cinq ou six décrets afin de réglementer le secteur du médicament, dont deux ont déjà été déposés auprès du Secrétariat général du Premier ministère, qui concerne justement l’agence du médicament, en plus du comité des prix qui est aussi fondamentalement important. Nous sommes en plus en train de redéfinir ce qu’est un établissement pharmaceutique car, avant, nous n’avions que la distribution et la production ; nous aurons bientôt l’exploitation, l’exportation. Nous allons donc mettre les bases règlementaires qui vont permettre à notre secteur de réussir sa mutation pour qu’il réponde aux besoins nationaux tout en étant un secteur performant qui s’inscrive dans la modernité, dans le développement et d’être un secteur créateur de richesses. D’ailleurs, avec les ministères du Commerce et des Finances, l’industrie pharmaceutique a été identifiée comme un des trois segments de développement du pays, de création de richesses et qui pourra se positionner facilement à l’exportation.
Nous nous attendons en outre à ce que 50 nouvelles usines de production de médicaments soient lancées en 2020/2021 dont 21 seront réceptionnées d’ici la fin de l’année en cours et qui seront performantes pas seulement en produits pharmaceutiques chimiques comme auparavant (comprimés surtout) mais en médicaments sous forme injectable et autres (corticoïdes, hormones). Ces unités, privées, de très haut niveau, vont nous permettre de faire baisser la facture d’importation et de nous projeter vers l’export car elles utilisent des technologies que nous maitrisons maintenant. Nous orientons donc la production vers les produits à forte valeur ajoutée car la médecine d’aujourd’hui se tourne aussi vers les maladies chroniques qui demandent des produits médicamenteux performants. Nous demandons aussi aux multinationales installées en Algérie d’aller vers des produits très complexes, d’ailleurs l’Algérie importait pour 400 millions d’euros (20% de la facture d’importation du médicament) l’insuline, et qui sera fabriquée dorénavant en Algérie. Nous avons demandé à un producteur national et à deux multinationales de le faire, ce qui devrait se faire bientôt, puisque d’ici la fin de l’année nous aurons la livraison d’une première unité de production. En plus de la satisfaction des besoins nationaux, nous négocions avec les multinationales pour qu’une partie de leurs productions soit destinée à l’exportation. Nous allons aussi aider nos producteurs nationaux publics et privés à être plus performants et à se projeter vers l’exportation à travers plusieurs dispositifs. Tout cela dans une politique gouvernementale globale qui permettra de soutenir cette industrie et de faire de l’Algérie, grâce à sa position géostratégique, une plateforme pour le secteur pharmaceutique en Afrique.
El Djazaïr.com : En attendant le lancement de toutes ces unités, y a-t-il des dispositions qui ont été prises afin de répondre aux besoins nationaux pour certains médicaments, car, actuellement, il y a une pénurie de certains produits qui gêne considérablement nos malades ?
Lotfi Benbahmed : Bien sûr, mais il ne faut pas oublier que nous avons trouvé une situation non maitrisée : d’un côté, nous avons un nombre important de producteurs de produits pharmaceutiques et, de l’autre, une enveloppe très élevée consacrée à l’importation, nous nous sommes posé des questions sur le pourquoi de ces ruptures. Il y a des pays qui n’ont pas tous ces moyens mais qui ont moins de rupture dans la chaine de distribution des médicaments. La réponse était qu’il n’y avait pas de régulation, ou tout au moins une très mauvaise régulation. Premièrement, les unités qui devaient commencer à produire les médicaments étaient bloquées pendant deux ou trois ans à l’enregistrement, aux prix, il y avait plein de commissions qui étaient créées et qui bloquaient tout. Deuxièmement, il n’y avait pas de régulation. Les programmes d’importation déposés étaient censés couvrir l’ensemble des besoins. Une fois signés par le ministère de la Santé, il n’y avait plus de suivi. Ce n’est que lorsqu’un produit vient à manquer et que les gens commencent à réclamer que des démarches se faisaient mais il faut des mois pour importer un médicament car c’est un produit très règlementé, très lourd et complexe. Puis, quand vous voyez la diversité des produits – il y a 3500 références – , vous vous rendez compte que ce ne sera pas facile ni rapide. Le mieux, et c’est ce que nous mettons en place justement, c’est la numérisation. Cela nous permet d’avoir, sur une plateforme numérique les stocks exacts des importateurs et des producteurs ainsi que ceux des grossistes. Nous savons déjà, grâce à cela, si leurs engagements sont respectés ou pas, car la règlementation exige que tout soit fait pour qu’il n’y ait pas de rupture, car ils doivent avoir au moins 90 jours de stocks et s’il descend au-dessous, il est obligé de le signaler au ministère de la Santé, ce qui ne se faisait pas. Donc, la règlementation n’était pas complète – et nous sommes en train de la compléter – mais surtout n’était pas appliquée. C’était un manque de gouvernance et c’est l’une des raisons premières pour lesquelles ce ministère délégué a été créé. L’équation était devenue très complexe pour une direction centrale avec ces centaines d’unité de production, cet arbitrage entre la production et l’importation, les perturbations parfois locales, d’autres internationales.
El Djazaïr.com : Et pour en venir à bout, quelles sont les actions entreprises par votre ministère ?
Lotfi Benbahmed : vous savez, les programmes ont été déposés en juillet 2019. A notre installation, nous avons trouvé, en mars et avril, des programmes qui n’étaient toujours pas signés, qui trainaient dans des bureaux, il y avait même des parapheurs qui n’ont même pas été ouverts. Il y avait des centaines de dossiers, rien n’était géré et les gens mouraient à l’extérieur ! Les médicaments étaient disponibles à la PCH (Pharmacie centrale des hôpitaux) mais l’hôpital n’achetait pas ce médicament pour des raisons sans fondement, et le médicament, importé à coups de devises par l’Algérie, périmait à la PCH. Des milliards de dollars étaient dépensés en importation, 95 unités produisent des médicaments, une PCH qui importe des produits, et paradoxalement, il y avait toujours des ruptures de médicaments indispensables à la survie des malades. Il n’y avait pas de régulation ! Pour faire face à cette situation, nous avons essayé de répondre aux problèmes pressants du moment, mais nous avons décidé de faire une réforme structurelle de ce système. Nous commençons par les textes règlementaires, nous créons cette agence du médicament dotée de réels moyens, nous mettons en œuvre des textes qui créent des circuits fluides, transparents car il y a des enjeux financiers considérables et certains blocages n’étaient pas innocents. En plus de cela, nous nous sommes lancés dans la modernisation, à commencer par la numérisation. D’ailleurs nous avons découvert un logiciel qui nous a été offert en 2017 par l’OMS pour tout numériser, des fonctionnaires ont même été formés, mais il n’a jamais été mis en place, il a été abandonné alors que tous les autres pays l’ont adopté. Nous avons donc décidé de changer les textes, de mettre en place des institutions dans les meilleures normes internationales, nous sommes d’ailleurs le seul pays de la région à avoir une agence du médicament, mais nous devons, et c’est ce que nous faisons actuellement, rattraper le retard, lever tous les blocages de l’industrie pharmaceutique. Si nous levons tous ces blocages, en une année, nous pouvons gagner des centaines de millions de dollars sur la facture d’importation. Il y avait des unités de production qui étaient prêtes mais elles n’avaient simplement pas d’autorisation. Le produit est là, en attente d’analyse, mais il n’y a pas de réponse. Au niveau de la PCH, il y avait des appels d’offres pour lesquels des propositions ont été faites par un concurrent avec 30 à 40% moins cher pour des produits de même qualité, mais on ne lui a pas répondu. Nous avons d’ailleurs démontré en conseil des ministres la liste de tous ces produits qui coutaient plus de 60 milliards de dinars à la PCH sur lesquels nous pouvions économiser le tiers, juste en faisant une bonne régulation. Aujourd’hui c’est notre tâche. Je ne vous dis pas que ce sera facile, mais avec de la volonté et de la transparence, nous y arriverons. Je vous donne pour exemple la chloroquine, les masques de protection. Nous avons, dès le début de la pandémie de la Covid-19, pris toutes les mesures nécessaires pour avoir une production suffisante, du moins pour la chloroquine, car pour les masques c’est différent car ce sont les besoins de toute une population auxquels il faut répondre. Pour les tests, nous sommes les seuls en Afrique du Nord et au Moyen-Orient à fabriquer les bandelettes de glycémie, en full-process, tout est fait ici en Algérie, ces producteurs se sont mis maintenant à fabriquer les tests pour la Covid-19, actuellement, l’Algérie et l’Afrique du Sud sont les seuls pays du continent africain à les fabriquer. Pour revenir à la numérisation, nous allons la faire en deux années. Nous ne voulons pas seulement d’une plateforme, nous voulons la sérialisation, c’est-à-dire que chaque boite de médicament qui se trouve en Algérie aura un numéro de série. Ceci permettra un suivi détaillé et rigoureux du cheminement du médicament, à commencer par l’importateur ou le producteur, le grossiste, le distributeur jusqu’au pharmacien d’officine, et par quel hôpital ou médecin il a été prescrit et à quel malade.Je vous fais savoir que l’Europe n’est passée à la sérialisation que depuis février 2018, c’est tout récent à travers le monde, et c’est la seule manière d’avoir une traçabilité parfaite du médicament. Déjà, pour les psychotropes, ce sera un moyen efficace de lutter contre toute forme de trafic et c’est par cela que nous allons commencer, car c’est un problème de sécurité et de santé publique.
El Djazaïr.com : Pouvez-vous nous parler du plan d’action mis en place par votre ministère ?
Lotfi Benbahmed : Notre plan d’action est clair, il s’étend sur six mois, un an et deux ans avec diverses actions sur la disponibilité, la qualité et l’accessibilité ainsi que sur les mesures que nous allons prendre pour le développement économique et l’exportation. Ce sont donc ces quatre volets de mesures qui sont dans notre plan d’action.
El Djazaïr.com : Monsieur le ministre, en tant que pharmacien de formation et d’activité, vous êtes au courant de tout ce qui se passe dans ce secteur, cela vous aide-t-il dans votre tâche ?
Lotfi Benbahmed : Oui, je suis diplômé de la faculté de médecine d’Alger, j’ai suivi une formation post-graduée en management des entreprises, j’ai été pharmacien responsable d’une société de distribution, mais j’ai beaucoup appris aussi en étant, dès la création de l’Ordre des pharmaciens, responsable en son sein. J’étais d’abord président de la région d’Alger et vice-président national, puis de 1996 à ma désignation comme ministre, j’étais président national, je suis actuellement président honoraire, j’étais aussi vice-président de l’inter-ordre maghrébin et président de l’inter-ordre africain. J’ai organisé des forums à travers le monde, que j’ai présidés, à Ouagadougou, à Abidjan, à Alger, en Tunisie, au Maroc. L’Ordre des pharmaciens est partenaire des pouvoirs publics, il réfléchit sur les lois et règlements et encadre les exercices et, de ce fait, représente tous les pharmaciens. Il y a six catégories de pharmaciens dont je me suis occupé durant plus de vingt ans dans différents postes, ce qui m’a donné l’expérience et l’expertise pour pouvoir réfléchir sur la restructuration de notre secteur, sur sa règlementation. J’ai d’ailleurs participé depuis des années à l’élaboration de la plupart des textes qui encadrent la règlementation pharmaceutique. Cela m’a aussi permis de connaitre le secteur dans tous ses segments et tous les problèmes auxquels il doit faire face. Donc, à travers cette expérience, nous constatons que le secteur, quand il est organisé, structuré et qu’il y a une bonne gouvernance, répond mieux aux soucis des citoyens mais il peut être performant en termes organisationnels. Ainsi, mon expérience dans toutes ces structures nationales et internationales me permet aujourd’hui, dans mes fonctions, d’avoir la connaissance du terrain, de ce qui se passe à l’international et aussi des particularités et des différentes catégories d’exercice de la pharmacie. L’industrie pharmaceutique, ce n’est pas seulement l’unité de production, c’est tout ce qui l’entoure, comme la règlementation du médicament, la qualité, l’accessibilité, la disponibilité, la règlementation institutionnelle qui régule et permet de gouverner ce secteur très particulier.
El Djazaïr.com : Quelles sont les prérogatives de votre ministère ?
Lotfi Benbahmed : C’est d’abord un ministère, en coordination parfaite avec le ministre de la Santé et notre tâche est de veiller à la bonne gouvernance de l’industrie pharmaceutique dans tous ses segments et démembrements. Nous travaillons avec toutes les directions du ministère, avec la prévention, avec les finances, la PCH, l’Institut Pasteur pour la disponibilité des vaccins. Nous sommes actuellement en contact avec de grandes multinationales et même des sociétés locales qui voudraient fabriquer des vaccins en Algérie, nous discutons d’ailleurs avec eux, même sur le volet exportation. L’Algérie a beaucoup d’atouts, sa position géostratégique avec un territoire assez vaste qui est, de plus, aménagé, en plus des ressources humaines qualifiées, grâce aux onze facultés de pharmacie réparties à travers le territoire national.